Erskine Caldwell (1903-1987) est originaire de Géorgie (Sud-Est des Etats-Unis), tout comme les protagonistes de cet ouvrage. Il se lancera sur les routes à l’âge de 18 ans. A l’instar d’un Jack London ou d’un John Steinbeck, Erskine Caldwell exercera divers métiers comme : marin, footballeur professionnel, garçon de café, machiniste de théâtre, cultivateur, journaliste…Ses écrits resteront des témoignages de la misère sociale et morale, de la discrimination raciale et des injustices dans le Sud des Etats-Unis, ce qui fera de lui un des auteurs les plus censuré de son époque. « Un p’tit gars de Géorgie » est paru en 1949.
La famille Stroup vit à Sycamore en Géorgie, et c’est par l’œil attentif de William (le fils) qu’Erskine Caldwell nous conte avec simplicité des épisodes de la vie de cette famille et de Handsome Brown (le « pauvre nègre orphelin » à tout faire de la maison). Quatorze chapitres, mettant chacun en scène des « aventures » cocasses de la famille Stroup. A notre époque télévisuelle cet ouvrage aurait pu faire l’objet d’une série de quatorze épisodes. Morris (le père), est plus enclin à chercher des combines pour trouver quelques dollars qu’à s’échiner au travail : « T’as pas fait une honnête journée d’ouvrage depuis dix ans » (dixit Martha). Dénué de toute morale, il n’hésite pas à faire accuser Handsome Brown à sa place, à disparaître plusieurs jours de chez lui afin de faire combattre « Collégien » son coq, ou à rentrer ivre au domicile familial accompagné d’une de ses conquêtes d’un soir. Martha (la mère), quant à elle, grâce notamment à l’argent durement gagné avec les lessives qu’elle effectue pour ses voisines, gère le foyer au quotidien. Elle sait remettre à leur place les « hommes » de la maison, les bousculer lorsqu’il le faut. Martha n’hésite pas non plus à écarter, en utilisant la force, les femmes qui tournent autour de son mari et à prendre des décisions fermes afin que son foyer soit digne d’une bonne chrétienne : « J’espère que tu n’ramèneras jamais de coq de combat ici tant qu’tu vivras. J’ai dû prendre les grands moyens… ». Handsome Brown, est « un pauvre nègre orphelin qui a peur de revendiquer ses droits », au service des Stroup depuis l’âge de 11ans. Morris Stroup, passe son temps à terroriser Handsome, l’envoyer faire le travail à sa place, quand ce n’est pas revendre son banjo pour en tirer quelque argent. Le « pauvre nègre orphelin » n’a ni salaire, ni congé ! Erskine Caldwell, nous dépeint ici la vie au quotidien de « gens simples » sans aucun jugement. Tout comme son personnage principal et narrateur William Stroup, Erskine Caldwell, observe les faits et les retranscrit au premier degré en y ajoutant une dose d’humour.
John Hirsute
L'Hirsute 
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