Jon SEALY – « Un seul parmi les vivants » – 2017

Jon SEALY

 

La Grande Dépression bat son plein dans une partie rurale de Caroline du Sud en cette année 1932. La prohibition est actée et le trafic d’alcool est forcément juteux et concurrentiel, mais aussi terriblement dangereux car les bandes rivales sont sans foi ni loi. À la sortie d’un bar, deux jeunes trafiquants sont dessoudés sans vergogne, le shérif Chambers, attendant pourtant la retraite, va devoir enquêter la mort dans l’âme. Tout de suite les regards se portent vers Mary-Jane Hopewell (un surnom, Mary-Jane étant un homme), coupable bien pratique car lui aussi bootlegger et de peu d’influence, par ailleurs ancien soldat de la guerre 1914-1918. Le bar appartient à un dénommé Larthan Tull, caïd local avec un gros carnet d’adresses. Dock est le gérant du bar de Tull et déclare avoir vu Mary-Jane assassiner les deux jeunes. Puis il y a cette intrigante Tante Lou qui semble régner en maîtresse sur tout le trafic de bourbon de la région. Des secrets de famille viennent se greffer : Willie Hopewell est tombé amoureux de la fille unique de Tull, Evelyn. Nul doute que les intimidations vont pleuvoir. Sur fond d’alcool, de rancœur, de haines rurales, Jon SEALY déploie son intrigue de manière efficace. Bien sûr, pour le côté historique, quoique peu développé, on pense parfois à STEINBECK et autres DOS PASSOS. Les personnages sont assez intéressants quoique certains soient survolés. L’écriture classique est bien mise en place. Un premier roman prometteur même s’il est loin d’être le chef d’œuvre annoncé par Ron RASH. Sorti en 2017 dans la collection « Terres d’Amérique » de chez ALBIN MICHEL, il se laisse lire calmement, la fin est toutefois particulièrement apocalyptique quoique peut-être un brin convenue.

 

(Warren Bismuth)