« Northern soul » – de Elaine Constantine – 2014 

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Quelque part dans le Lancashire (UK) en 1974, John un adolescent introverti, habitué des brimades perpétrées par ses camarades de classe, ne sortant que rarement du cocon familiale, décide sous les injonctions de sa mère de se rendre au « Club » du foyer des jeunes. Dans le « Club » en question, les jeunes se réunissent afin d’écouter de la musique, danser, discuter et flirter. John n’aura pas fait le déplacement pour rien, et va faire la connaisssance de Matt, un ado extraverti qui chamboulera le quotidient de John. Matt amateur de Northern Soul a eu l’autorisation du DJ et de la directrice du « Club » pour passer un single de son choix ! Les danseurs habitués aux titres du Hit-Parade découvrent timidement ce style musical. Il s’agit de groupes de Soul qui sévissaient aux USA durant les sixties. Matt, laisse ses platines pour rejoindre le dance-floor et appelle, plutôt violemment, les autres jeunes à venir le rejoindre. John se lance, sans savoir que son élan de courage pour rejoindre Matt sur le dance-floor bouleversera sa vie à jamais. Matt et John, n’ont pas grand chose en commun, le premier est plutôt « grande gueule », extraverti, ayant déserté l’école, et qui habite avec son frére aîné momentanément absent car en prison. Le second est plutôt introverti, habitant chez ses parents, éléve studieux. Ces deux gamins de 16/17 ans vont devenir copain comme cochon, unis par l’amour de la NORTHERN SOUL. Ils décident de devenir DJ’s et afin de se procurer des « perles rares », prévoient un voyage aux USA. Les deux compères se retrouveront co-locataires et travailleront dans la même usine de pâtisserie industrielle, après que John ait laissé tomber études et famille. Usine la journée, soirées NORTHERN SOUL endiablées, afin de tenir le rythme hebdomadaire la consommation d’ amphétamines devient coutumiére. Tandis que John n’en consomme qu’épisodiquement, Matt quand à lui avec son caractére jusqu’au boutiste, passe à la vitesse supérieure et n’hésite pas à se shooter au speed. Là où la dope s’insinue les relations amicales s’en ressentent. La scission prend effet entre les deux accolytes, d’autant plus que John a réussi à économiser assez d’argent pour payer son voyage aux USA, tandis que Matt dilapide son argent dans ses doses de speed et autres produits. Elaine Constantine, nous dépeint le portrait de deux jeunes ados comme il y a dû en éxister des centaines dans les banlieues sombres et les villes sans âmes où le quotidient était bien morne, peu enclain à la liberté, au début des années soixante-dix. L’usine la journée et la musique ou la danse le soir et les week-end. Il est question ici de NORTHERN SOUL, mais cela aurait très bien pu être de ROCKABILLY ou de PUB-ROCK… cet échapatoire à la vie peu excitante que des milliers…Des millions d’ados ont emprunté pour oublier leur quotidient. Elaine Constantine, nous parle aussi d’amour, d’amour/amitié entre John et Matt, mais aussi d’amour/tendresse entre John et Angela. Un film où l’image a son importance, que ce soit lors des soirées avec les gros plans sur les danseurs, mais aussi les décors des « dancing », les rues glauques. « Northern Soul », un film qui donne dans le « roman social » british avec comme point central la Soul des 60’s que certains Dj’s des seventies remettaient à la mode dans le Nord de l’Angleterre (NORTHERN SOUL). Une B.O. Des plus brillantes, vos genoux s’en souviendront.

John Hirsute